J’ai visité le pays du Mat, de l’Arcane sans numéro et le paysage était identique à celui du Rider, le soleil était si brillant que tout était jaune, comme si j’étais dans une case de BD coloriée avec des couleurs trop vives. Il y avait quelques chaumières dans une vallée qui, à part ça, semblait désertique – car cette prédominance du jaune évoquait un désert (bien que ça n’en était pas un). Il régnait une douce et bonne chaleur qui remontait le moral.
C’était la campagne, je me sentais comme un gosse en vacances qui fait ce qui lui plait. Dans l’univers du Mat, on peut aller vagabonder dans les collines et sur les chemins sans avoir de comptes à rendre à personne.
Alors, dans un pas de danse, je me suis approchée du Mat sur le bord de la falaise.
Il m’a dit: “Salut, t’as vu, tout ça m’appartient, c’est à moi si je vais le chercher”
“Je suis totalement libre, je n’ai pas de lien, je n’emporte qu’un minimum de possessions. Les possessions, ce sont des contraintes, la famille, les amis aussi. Je ne peux avancer vraiment que si je suis seul et si je n’ai rien. Peut-être que je suis un peu misanthrope: la compagnie des autres me taperait trop sur les nerfs. Je ne suis qu’à moi-même et à mon aventure, qu’on se le dise. Je suis tout neuf, tout frais, comme une page blanche où il y a tout à écrire. Dans mon baluchon, il n’y a que le nounours que j’emmenais partout quand j’étais enfant, un gros cahier solide avec une couverture en cuir et qui contient mes connaissances, j’ai aussi un crayon, une pomme, et un mouchoir blanc roulé en boule.”
Tout en riant, il a ajouté: “Mon besoin de liberté me semble plus important que mon besoin de sécurité. Tout ce que je veux c’est dormir à la belle étoile, méditer dans ma solitude, essayer de réfléchir et de comprendre le monde, je regarde les étoiles et ça m’émerveille. Ca m’effraie aussi: qui suis-je?”
“J’ai confiance en la vie. J’éprouve une grande joie à communiquer avec l’Univers, à cheminer à l’aventure, de faire ce que je veux, quand je veux, sans me préoccuper du politiquement correct. Mais, je ne sais pas où je vais. Ceci dit, je m’en fiche. Je joue avec les circonstances, je me fautile, je m’enfuis, si je me jetais là du haut de ce précipice, quelque chose viendrait pour me retenir… ou pas? J’ai envie d’essayer pour voir… “
Alors il saute, il reste comme suspendu en l’air un instant et puis il tombe, il s’écrase, il voit 36 chandelles et se redresse. Il semble comprendre à peine ce qu’il a fait et ce qui lui est arrivé. Il me dit: “Je suis vraiment tombé? Ca alors !” comme si c’était moi qui lui avais joué un vilain tour. Il ne se relève pas, il reste là, choqué, réfléchir, mais rapidement, il s’endort d’un sommeil d’enfant. Demain est un autre jour…
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